Une fenêtre sur nos gens d’ici
par Guylaine Hudon le 2023-01-01
À l’été 2022, Sarah Paquet, journaliste-pigiste pour le journal Le Hublot, est allée à la rencontre des citoyens(nes) de notre municipalité afin de donner une fenêtre sur des gens de notre milieu. Toutes les entrevues ont été réalisées dans le cadre de son emploi d’été. Nous avons essayé de diversifier les profils afin de vous offrir les vécus de différents corps de métier et professions. Bonne lecture, en espérant que vous allez apprécier tout le travail déployé.
Julien Caron, technicien en gestion et intervention en loisir
Souriant et attachant, quoi demander de mieux?
Photo fournie par Julien Caron.
Âgé de seulement 29 ans, Julien Caron à un parcours de vie des plus atypiques. Parfois, un destin semble tracé, comme la recherche de son âme sœur. Pour ce dernier, l’amour s’est présenté à sa porte d’une façon si simple et pourtant si magnifique. Habitant de la région, il a étudié à l’école secondaire Bon-Pasteur. Dès son entrée, il fit la connaissance de Marie-Josée. Il tombe sous le charme d’une des amies de sa sœur. À cette époque, le jeune homme n’avait que 12 ans et, quant à elle, Marie-Josée était en dernière année. On dit que l’âge ne compte pas quand il s’agit de la bonne personne. Le dicton s’avère vrai, après quelques mois passés ensemble, les deux tourtereaux ont officialisé leur relation en novembre de cette même année. Après sept ans de vie commune, le jeune couple a pris la décision de se marier. En date d’aujourd’hui, Julien et Marie-Josée sont toujours aussi amoureux après 10 ans de mariage et une famille complète de quatre enfants.
En revanche, toutes les décisions de Julien n’ont pas été aussi faciles à prendre. Faire un choix peut s’avérer ardu, ou bien décevant. À la fin du secondaire, il se tourna vers le monde scolaire qui l’interpellait. Une envie de devenir enseignant se fait ressentir. Après une première année passée au Cégep de Lévis Lauzon, le Profil science et société, qui devait le mener vers l’enseignement, s’avérait moins attirant. Julien s’est aperçu que le monde scolaire était vaste et que son chemin se trouvait autre part. Ce dernier s’est redirigé en gestion et intervention de loisir. Ce nouveau chemin s’ouvrant devant lui est décidément sa voie! Trois ans plus tard, la formation en gestion et intervention en loisir est achevée. Il ressort avec une bourse d’excellence pour ses résultats académiques, ainsi que pour son implication.
Les études terminées, maintenant le marché du travail ouvre ses portes. Julien occupa un premier poste à l’école secondaire Louis-Jacques-Casault. Sa première immersion dans le métier se bâtissait petit à petit, car le poste qu’on lui avait proposé n’était qu’un jour par semaine. Donc, bien évidemment, il a dû prendre un autre emploi; ainsi, le reste du temps, il travaillait chez Alarmes Clément Pelletier. L’année suivante, un poste s’est ouvert à l’école secondaire la rencontre de Saint-Pamphile. Cinq ans ont passé et un vent de changement s’imposait. À ce même moment, un poste s’est ouvert à l’école secondaire Bon-Pasteur. Plusieurs avantages se présentaient à lui : terminer les longs trajets en voiture et bonjour les dîners en amoureux. Marie-Josée, l’épouse de Julien, a pris le poste vacant de bibliothécaire; ainsi, il était possible de voir les deux tourtereaux passer côte à côte à la cafétéria. Depuis déjà deux ans, il fait briller l’école par sa créativité.
Avant d’intégrer la famille de l’école secondaire Bon-Pasteur, Julien était depuis déjà quelques années metteur en scène pour la troupe de théâtre Les beaux parleurs. Encore tout petit, le monde artistique du théâtre faisait partie intégrante de sa vie. Petit comédien à ses débuts et à son tour il fut bénévole. Être metteur en scène pour la troupe de théâtre de l’école était un vrai charme. Julien pouvait encore continuer de libérer sa passion. Depuis, il a mis en scène dix projets. La dernière année, il a laissé son chapeau de metteur en scène. « J’ai apporté mon soutien à ma collègue qui a repris la troupe. En revanche, je ne m’attendais pas à jouer dedans! Je dois avouer qu’être celui qui prend toute les décisions m’a bien marqué. Le théâtre devient un peu comme une seconde famille, on vit des drames, des instants de bonheur et vivons une même passion. J’espère bientôt remettre en scène une nouvelle pièce! »
Avant toute chose, la concentration en gestion et intervention en loisir permet d’apprendre toutes les sphères de la planification, de l’organisation, de l’animation d’événements, de la gestion d’équipement, des ressources humaines et de la répartition du budget. Dans le cadre scolaire, Julien doit exercer toutes ses théories. « Le but dans mon travail est d’encadrer les élèves et de leur offrir un programme diversifié d’activités allant du sport à la création et de la création au socioculturel. Il faut réussir à répondre à plus de goût possible. » La clé de la réussite, que ce dernier me mentionnait, était qu’il faut être une personne positive, être innovateur et à l’écoute pour mieux cerner les besoins et les volontés des élèves. Malheureusement, comme nous le savons tous, avec l’arrivée de la Covid-19, plusieurs quarts de métier ont été touchés. De façon générale, les métiers de culture en ont pris un sévère coup. « La Covid a tué le loisir. Elle l’a mise sur pause. Aucune activité n’était autorisée. Quand bien même que nous pouvions en faire, les restrictions de bulles classes ou de visioconférence enlevait tout le plaisir et le partage qu’avaient autrefois les étudiants. En date d’aujourd’hui, les activités peuvent reprendre; nous sommes autorisés à refaire des activités, mais ce n’est plus pareil. » Remonter la pente prendra sûrement un certain temps, surtout que la pandémie a modifié le comportement des adolescents. Plus rien n’est suffisamment intéressant; ils ont un besoin que tout se fasse rapidement, que tout se renouvelle constamment. Cela devient un problème, car garder leur attention s’avère de plus en plus ardu. Je ressens qu’ils ont un manque de motivation scolaire et même dans l’implication des loisirs offerts par l’école. Ils ne sont plus habitués à s’investir dans quelque chose de concret et malheureusement cela va continuer encore un certain temps. » Cette démotivation semble ébranler ce secteur d’activité, mais comme en témoigne Julien : « Le loisir demeure un aspect primordial au bien-être de tous les étudiants. »
En son for intérieur, Julien est convaincu qu’un retour à la normalité au niveau des loisirs est bienvenu. Il pourra afficher de nouveau avec fierté son côté coloré, créatif et rassembleur qu’il aborde tous les jours à son travail!
Sarah Paquet, journaliste-pigiste
Journal Le Hublot