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Maison Dion
par Guylaine Hudon le 2022-11-25

Coiffer Catherine

En novembre, le 25, c’est la Sainte-Catherine, la fête des vieilles filles comme on l’appelait. On désignait ainsi les jeunes femmes encore célibataires à 25 ans.

En France, depuis le 16e siècle, les   catherinettes avaient coutume de coiffer la statue de Sainte-Catherine de cou-ronnes de fleurs. En traversant l’océan qui en a gardé le mystère, elle est devenue la journée où l’on étire la tire   Sainte-Catherine, une tradition instaurée par Marguerite Bourgeois, la fondatrice de la Congrégation Notre-Dame.

À cent ans, Madeleine l’aïeule des Dion racontait encore le plaisir qu’elle avait eu d’apprendre au couvent avec le petit livre qui se trouvait dans notre vieille cuisine : l’édition 1919 du Manuel de cuisine raisonnée de l’École Normale de Saint-Pascal. On y trouve la recette de la tire Sainte-Catherine à la page 138 :

Ingrédients :

· 2 tasses cassonade

· 1 c. à table beurre

· 1 tasse eau

· 2 tasses mélasse

· 2 c. à table vinaigre

· 1/2 c. à thé de soda

Mode de préparation :

Faire bouillir la cassonade, la mélasse, l’eau, le vinaigre et le beurre jusqu’à ce que la tire devienne dure en l’essayant dans l’eau. Mettre le soda passé au tamis, brasser et laisser refroidir; verser dans une lèchefrite beurrée, étirer et couper en morceaux.

Mais plus précieux encore, le petit carnet des recettes familiales écrites à la main par Françoise, sa sœur aînée. Recettes précieusement transmises de mère en fille, depuis des générations.


La page titre du Manuel de cuisine raisonnée de l’École Normale de Saint-Pascal. Photo : Collection Maison Dion.


Le faux naufrage ou le plus beau voyage?

Quitter Toronto presqu’en floraison, c’était difficile d’imaginer à L’Islet sortir les boîtes du camion de déménagement dans un décor plus blanc que blanc. Pourtant c’est bien ce qui se passa, peu avant notre arrivée; il était tombé des quantités phénoménales de neige. Vu de notre salon, nous ne voyions, en empilant les boîtes, que les lucarnes de la maison d’en face, tant les bancs de neige étaient hauts. Mon pays c’est l’hiver, n’était plus une image, on avait les 2 pieds dedans!

Ma maison ce n’est pas ma maison. Voilà ce que nous allions découvrir : au jour le jour, au fil des saisons et des années, c’était vraiment celle des ancêtres.

Du matin au soir, la cheminée (voir la photo dans le journal Le Hublot d’octobre) n’était pas seulement carrément au centre de la maison mais en plein cœur de nos vies. C’est de là que nous parvenaient les effluves, doux souvenirs des bons plats mijotés sur le poêle à bois L’Islet. Nous avons dû nous l’appro-prier, les grands-parents n’étaient plus là. Jean-Claude Giasson, un voisin qui ramonait tous les ans la cheminée et les tuyaux et nettoyait le poêle tous les ans, nous a donné pleins de bons tuyaux… sur le chauffage et l’entretien du poêle à bois. Nous avons appris le reste en expérimentant et en fouillant dans nos souvenirs. Le père de François lui avait enseigné comment chauffer la fournaise au bois et au charbon alors qu’il était tout jeune.

Nous étions certains qu’il faut un village pour élever un enfant et nous rêvions d’élever les nôtres ici, dans ce village, au cœur du comté le plus francophone du pays. Au rythme des vagues et des cloches de l’église, que les enfants peuvent voir et entendre des fenêtres de l’école, nous avons trouvé une qualité de vie et de l’air pur comme aucune grande ville ne peut offrir.

Faire son marché, aller à la poste, au garage ou à la banque, tout était une occasion de partager les traditions de ce village de marins pur laine. Un bonheur!

Une histoire à suivre à la prochaine escale en décembre.

Avant, on se fait un devoir de vous invi-ter à continuer de faire un arrêt de recueillement dans notre gazebo devant le drapeau de l’Ukraine que nous y avons installé en avril.

Si nous ajoutions tous une pensée pour soutenir les femmes iraniennes luttant et risquant leur vie au quotidien pour obtenir égalité, liberté et respect.

Et s’il suffisait d’une chandelle pour éclairer le monde?

Pour plus d’information : 418-247-5104 ou andreep1@telus.net

Andrée Pelletier et François Faguy




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