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Le Havre des Femmes
par Guylaine Hudon le 2022-06-29

« Personne n’est à l’abri de la violence conjugale. On retrouve de la violence conjugale à tous les âges de la vie, dans toutes les classes socio-économiques et dans toutes les communautés culturelles ou religieuses » *

Suite du mois précédent.

Les différentes formes de la violence

(dernière partie)

Il est primordial de connaître les différentes formes de violences qui existent afin de pouvoir la repérer et ainsi la dénoncer. De quoi parle-t-on quand on parle de forme? Détrompez-vous si vous croyez que la violence consiste seulement à des coups, des claques, des ecchymoses ou des marques sur le corps. D’autres formes de violence tout aussi destructrices ne sont pas visibles à l’œil nu. On parle ici de violence verbale, psychologique, éco-nomique, spirituelle, sociale ou sexuelle. Nous avons vu dans la chronique précédente ce qui pouvait constituer la violence psychologique, économique et sexuelle.

La violence verbale comme son nom l’indique s’entend. Crier, sacrer, donner des ordres et faire des menaces en sont quelques exemples. Alors que la violence sociale se décrit plutôt comme un contrôle sur la sphère sociale de la personne. Par exemple : l’isoler socialement en l’empêchant de prendre contact avec sa famille ou ses amis.e.s ou nuire volontairement à sa réputation.

La violence spirituelle est caractérisée par le fait d’utiliser la religion pour contrôler ou la contraindre. Il existe de nombreuses formes de violences. Dans certaines situations, les femmes rapportent avoir vécu chaque différentes formes à différents moments dans leurs relations. Une seule forme de violence est suffisante pour vivre des conséquences de cette violence.

Une autre forme que la violence peut prendre et qui reprend d’une manière les autres formes déjà abordées, mais transposées maintenant dans un appareil qui vous suit partout, je parle du téléphone cellulaire et donc de la cyberviolence. Comme la majorité des gens en possède un, il est peut-être plus facile de s’ima-giner les violences possibles de vivre via cet appareil. Des exemples tels que des appels et des messages de manière répétitive et harcelante, la cyberintimidation ou le fait d’être suivie par géolocalisation pour ne nommer que ceux-ci.

Il est important de se rappeler que la violence dans les relations amoureuses, ce n’est pas que de la violence physique. Plusieurs stratégies peuvent être utilisées afin de maintenir la victime sous son pouvoir. Toutes les formes de violences ont un impact chez la personne qui la subit. Donc, plus il nous sera facile d’identifier la violence, plus rapidement nous pourrons la dénoncer et la refuser.

Le cycle de la violence conjugale

La chronique pouvait difficilement porter un autre nom, car le titre est né en grande partie de la   réponse à l’une des questions fréquemment posée en violence conjugale : Pourquoi elle ne part pas? Comme il peut être difficile pour une victime de voir clair dans la situation dû à la dynamique très instable. Parfois tout va bien et d’autres fois c’est carrément l’enfer. Cette situation décrite souvent comme des montagnes russes s’explique par ce qu’on appelle le cycle de la violence conjugale. On décrit souvent ce cycle en parlant de trois phases : la crise/agression, la rémission et la tension. La violence et le contrôle sont présents dans toutes les phases du cycle, mais prennent des visages différents. *

La phase de la tension se décrit comme une atmosphère de terreur ou de menace qui met la victime dans un état d’hypervigilance et de peur. Autrement dit, la tension s’installe, par exemple, dans du bourrassage d’objet, des silences lourds et des regards menaçants. La victime de son côté peut vivre de l’anxiété et à l’impression de marcher sur des œufs.

La phase crise/agression représente le moment où l’agresseur utilise la violence (physique, verbale, psychologique, se-xuelle, économique). Et où la victime peut vivre, à la suite de l’agression, un sentiment d’injustice et il est possible qu’elle remettre en question les comportements de son partenaire.

La phase de rémission, aussi appelée la lune de miel, est décrite comme le moment ou l’agresseur va venir brouiller la perception de la situation et la convaincre qu’il changera, qu’il ne recommencera plus, que c’est de la faute à tout le monde sauf lui, que c’est elle qui a provoqué sa crise, que tu es la seule qui le comprend et il tente de refaire naître l’espoir d’une relation saine avec lui. Il peut manipuler la victime au point de lui faire croire qu’elle est responsable de la violence qu’elle vit.

Cette représentation du cycle appuie une compréhension claire de la confusion dans laquelle est prise la victime de violence conjugale. Réaliser, en partie, les difficultés auxquelles elles font faces pour mettre fin à une telle relation et de respecter son rythme dans la reprise de pouvoir sur sa vie.

*  SOS violence conjugale




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