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La petite histoire de L'Islet
par Guylaine Hudon le 2020-12-14

Quand Huguette me raconte

Certes, L’Islet possède son lot de trésors. Les gens que je rencontre pour cueillir des informations en est un en soi. Rien ne laissait deviner alors que j’allais tondre sa pelouse étant adolescent que Mme Isabelle me partagerait un jour de telles richesses : photos, livres, anecdotes. Une belle complicité s’est installée entre nous et je voudrais maintenant vous partager une partie de son aboutissement.

Voici trois petites anecdotes en lien avec la famille Alphonse Lavoie, grand père de      Mme André Isabelle, Huguette Lavoie de son nom de fille.


La fabuleuse histoire numérologique des Lavoie


Sur cette photo vous pouvez voir la propriété de M. Alphonse Lavoie, sise encore aujourd'hui au 103, Lamartine Ouest, à L'Islet. Maintenant la partie du magasin général n'existe plus. Alphonse Lavoie était le grand-père de Mme Huguette Lavoie et c'est sa grand-mère, Anna Gaulin, que l'on aperçoit, au centre, sur la photo.


Alphonse Lavoie au centre. Photo : Huguette Isabelle.


C'est en faisant le point sur le vécu de ses aïeux que Mme Lavoie a remarqué plusieurs faits étonnants. Mme Gaulin est décédée le 22 février (donc du 2e mois) 1922, à 42 ans et 2 mois, suite à l'accouchement difficile de son 22e enfant! (Bertrand Lavoie né à 2 h 1/2 PM) Tout cela en 22 ans de mariage. Je sais que ça paraît impossible mais c'est pourtant un fait, car elle a eu à deux reprises un couple de jumeaux, c'est quand même incroyable! Et comme si ce n'était pas assez de coïncidences, son mari Alphonse décédera 22 ans plus tard le 9 novembre 1944. Aussi, Mme Huguette Lavoie m'a raconté que ses deux grands-pères, Lavoie et Coulombe, ont eu chacun des familles de 22 enfants et ont été propriétaires d’un magasin général tous les deux!


Pierre tombale au cimetière de Saint-Eugène. Photo : Jérôme Pelletier.


Enchanté mon frère!


Sur cette photo apparaissent deux soldats de la 2e guerre mondiale. À gauche, il s'agit de Armand Lavoie, fils d’Alphonse Lavoie et d’Anna Gaulin. À son côté, son meilleur ami, ce dernier décédera le jour de Noël 1944 sur le champ de bataille. C'est Armand qui se chargea personnellement de rapporter les effets personnels à la famille de son ami. Photo : Huguette Isabelle.


Mais pour continuer dans les histoires abracadabrantes de cette famille, celle-ci n'est pas mal du tout : Un beau jour, un responsable du courrier durant la 2e guerre dans les vieux pays, fit part à Armand qu'il distribuait des lettres avec la même en-tête à un autre Lavoie. Armand voulu rencontrer ce type pour finalement se rendre compte qu'il s'agissait de son propre frère, Bertrand, mais il le rencontrait pour la première fois de sa vie! Car Armand partit très jeune de la maison pour Montréal (14 ans) et Bertrand lui, était le plus jeune de la famille et naquit après le départ de son frère, Leur mère décéda une dizaine de jours après avoir mis au monde Bertrand. Il fut élevé par sa tante Joséphine Lavoie et Wilfrid Coulombe qui étaient en charge de la station de l'Anse-à-Gilles.

Wilfrid Coulombe et Joséphine Lavoie qui étaient en charge de la gare. On peut apercevoir derrière eux le poteau du "flag" pour indiquer aux trains d'arrêter ou non. Prenez la route Giasson et au nord-est de la voie ferrée, leur maison est encore là. Huguette, petite-fille de Alphonse Lavoie, frère de Joséphine, se souvient qu'une bonne fois où elle était responsable de lever et de baisser le "flag" elle s'était fait réveiller par le sifflet du train qui avait dû s'arrêter en pleine nuit absolument pour rien, car elle avait oublié le "flag" en l'air... Je vous retranscris ce qu'elle m'a écrit dans un cahier spiralé : « Oncle Wilfrid était un petit bonhomme qui chantait tout le temps, il faisait des biscuits dans le poêle à trois ponts et les servaient avec du thé pour réchauffer ceux qui venaient prendre le train, et tout cela gratuitement! » Il fut également "cook" sur les bateaux au début du 20e siècle.