Menu principal

Conservation de la nature Canada encourage la population à laisser les feuilles mortes au sol
par Guylaine Hudon le 2020-11-02

Mettez votre paresse au service de la nature

Le changement de couleur des feuilles des arbres est l’un des plus beaux spectacles que nous offre l’automne. L’envers de la médaille est qu’une fois tombées, il y a beaucoup de feuilles à ramasser. Si vous faites partie des personnes qui aimeraient bien éviter cette corvée éreintante, Conservation de la nature Canada (CNC) a un conseil écolo pour vous : laissez votre râteau dans la remise et les feuilles au sol! Si l’on vous accuse de paresse, dites simplement que vous donnez un coup de pouce à la nature et à sa conservation!

Selon CNC, un organisme à but non lucratif voué à la conservation des milieux naturels, ne pas ramasser les feuilles est un petit geste de conservation qui peut favoriser la biodiversité sur votre terrain de bien des manières. Alors que les oiseaux et papillons migrateurs s’envolent vers le sud, de nombreux insectes, dont des pollinisateurs, ainsi que d’autres espèces sauvages, s’installent dans votre cour pour l’hiver et ne refuseraient certainement pas un petit coup de pouce de votre part.

Selon Dan Kraus, biologiste principal en conservation à CNC, un tapis de feuilles mortes peut fournir un habitat important à de nombreuses espèces qui pourront s’y réfugier pour l’hiver. « Les animaux que l’on trouve dans nos arrière-cours, comme les crapauds, les grenouilles et de nombreux pollinisateurs, vivaient autrefois dans des forêts et ont évolué pour hiberner sous les feuilles mortes, explique M. Kraus. Ces feuilles constituent une couche isolante qui les protège des grands froids et des fluctuations de la température durant les mois d’hiver. »

Un autre aspect avantageux de cette pratique est qu’elle permet d’améliorer le sol. M. Kraus souligne qu’en se décomposant, les feuilles se transforment en un paillis naturel qui enrichit le sol. D’épais tas de feuilles peuvent étouffer la pelouse et les plantes se trouvant en dessous, mais une mince couche de feuilles peut être bénéfique pour la santé de votre pelouse et de votre jardin.


En se décomposant, une partie du carbone contenu dans les feuilles est emmagasinée dans le sol, faisant de votre cour un puits de carbone. « Même si c’est une excellente chose que des Villes fassent la collecte des feuilles pour les composter, la manière la plus écoénergétique de procéder est de permettre à la nature de suivre son cours en laissant les feuilles mortes à même le sol », explique M. Kraus.

Et il n’y a pas que les feuilles qui aident les espèces de votre arrière-cour à traverser la froide saison. « Les tiges de plantes et les branches mortes fournissent elles aussi un habitat essentiel à l’hibernation de nombreux insectes, poursuit M. Kraus. En retirant tout cela de nos jardins, nous privons des espèces indigènes de précieux habitats dont elles ont besoin pour survivre à l’hiver. »

« Les oiseaux, qu’ils soient migrateurs ou non, peuvent aussi profiter de votre jardin en hiver. En effet, les fruits et les graines qui restent sur les fleurs et les buissons représentent une source d’alimentation d’une grande importance qui permet à de nombreux oiseaux chanteurs, comme les chardonnerets, les geais et les mésanges, de traverser l’hiver. Fournir des habitats d’hiver aux oiseaux et insectes indigènes est tout aussi important que de leur fournir nourriture et abri pendant le printemps et l’été. »

Puisqu’environ 80 % de la population canadienne habite dans des villes ou en région urbaine, la biodiversité dans les arrière-cours devient de plus en plus importante. « L’une des meilleures façons d’améliorer la santé de la nature dans les milieux urbains est d’agir collectivement dans nos arrière-cours », dit M. Kraus.

« Aider la nature près de chez soi et en apprendre plus à son sujet peut aussi contribuer à renforcer notre connexion au monde naturel. Un nombre grandissant d’études démontrent que le contact avec le monde naturel est essentiel à la santé et au bien-être », affirme Claude Drolet, chargé de projets à l'inten-dance des terres à Conservation de la nature Canada au Québec. « En tant que Canadiennes et Canadiens, nous bénéficions de certains des derniers bastions de nature sauvage de la planète, mais pour nombre d’entre nous et nos enfants, établir une relation avec la nature commence à la maison. »

À propos

Chef de file en conservation de terres privées au Canada et organisme sans but lucratif, Conservation de la nature Canada (CNC) oeuvre à la protection de nos milieux naturels les plus précieux et des espèces qu’ils abritent. Depuis 1962, CNC et ses partenaires ont contribué à la protection de 48 000 hectares au Québec, soit une superficie équivalente à l’île de Montréal. Pour en savoir plus : conservationdelanature.ca. Twitter : @NCC_CNC et @NCC_CNCmedia . Trouvez-nous sur Facebook.

Elizabeth Sbaglia

Directrice des communications et du marketing

Conservation de la nature Canada au Québec




Espace publicitaire